Prévue comme un ras-de-marré par les allemands, la transition électrique stopperait le développement du thermique dès 2023. Utopique selon d’autres analyses.

La vague électrique est imminente, mais son ampleur reste théorique. Et malgré l’implication et la confiance des constructeurs, certains experts restent septique.

Dans 6 ans, l’investissement dans le thermique ne serait plus rentable

Investir dans la conception de nouveaux moteurs thermiques ne devrait plus être rentable dès 2023. Du moins, c’est ce que pensent les constructeurs allemands, qui comptent en stopper le développement à ce moment là, si l’on en croit Wolfgang Schaefer, directeur financier de Continental. Fournisseur de systèmes de nettoyage des gaz d’échappement et de capteurs d’oxyde d’azote, l’équipementier est bien placé pour avancer ce genre d’informations.

À priori, si une nouvelle génération de moteur sera bien développée d’ici là, il devrait s’agir de la dernière. La raison évoquée est bien évidemment la montée en puissance des motorisations électriques qui, devant prendre rapidement l’avantage sur les motorisations thermiques, rendrait le développement de ces derniers non rentable pour les constructeurs. Précisément, les plans des constructeurs allemands se base sur une estimation selon laquelle près d’une voiture vendue sur quatre serait électrique à l’horizon 2025.

Des théories qui s’affrontent

Ces estimations, partagées par plusieurs analystes, constructeurs, ou équipementiers, n’est pas de l’avis de tout le monde. Selon Don Walker, PDG de Magna (équipementier automobile), il n’en serait rien. Ces estimations seraient utopistes et table plutôt sur une proportion de 3% à 6% de ventes électriques pour 2025.

« Je vais être critiqué par beaucoup de personnes qui vont dire que je ne sais pas de quoi je parle », a-t-il déclaré. “En toute sincérité, les constructeurs ne peuvent pas dévoiler publiquement ce qu’elles croient réellement. Ils savent ce qu’il va se passer, mais elles doivent communiquer sur ce qui est populaire pour être considérée comme des entreprises tournées vers le futur”. Autrement dit, selon lui, les (nombreux) constructeurs qui se tournent rapidement vers l’électrique le font avant tout pour des raisons marketing.

Bien que les propos de l’homme soient sévères, il ne remet pas en question la nécessité de la transition électrique, mais semble plutôt septique sur le calendrier prévisionnels de nombreux constructeurs automobiles. Les 5 années à venir seront décisives pour voir laquelle de ces théories est la plus juste.

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