Au volant de la nouvelle Audi A5 Cabriolet sur les routes de Toscane. Où quand la rigueur n’empêche pas le plaisir.
Je ne vais pas vous mentir : pour moi l’Audi A5 dans sa version coupé ou cabriolet est l’une des plus belles voitures du monde. Disons que je la classe dans le top 3 de sa catégorie et probablement dans le top 10 toutes catégories confondues. Autant vous dire que quand la team RP Audi France m’a proposé d’aller essayer la toute nouvelle version en toute liberté pendant deux jours dans les somptueux paysages de Toscane, je ne me suis pas trop fait prier.
Après un simple lifting en 2012, la version 2017 de l’Audi A5 est une toute nouvelle voiture, et on peut véritablement parler de Phase 2 cette fois, pile 10 après le lancement de la première A5, et 8 ans après le lancement de la première génération du cabriolet. Déclinée en trois versions, « berline » 5 porte Sportback, coupé et cabriolet, elle propose de nombreuses motorisations, mais c’est la version TDI quatre cylindres de 190 chevaux que nous avons testée le premier jour (pour le deuxième, nous avons eu la chance de récupérer une Sportback S5, et je crois que les rues étroites de Florence résonnent encore du son du V6 turbo et de ses quatre sorties d’échappements sport).
Côté chiffres, Audi rappelle que l’A5 Cabriolet première génération s’est vendue à 130 000 exemplaires dans le monde. Ce modèle représente 17% des ventes d’A5 dans le monde et jusqu’à 37% en Allemagne, pour seulement 9% en France (soit 3300 unités depuis 2009)..
Design extérieur
Le design de cette phase 2, dévoilé avec le coupé et le Sportback, est dans énorme surprise dans la lignée des nouveaux standards Audi, avec des lignes plus acérées accentuées par des nervures sur les flancs et le capot moteur, ainsi qu’une calandre Singleframe élargie conférant à l’ensemble un caractère sportif plus affirmé. Le résultat est une fois encore de toute beauté, et si – comme c’est souvent le cas avec Audi et d’autres constructeurs allemands – les changements ne sautent pas aux yeux au premier contact, c’est vraiment une toute nouvelle voiture à laquelle nous avons affaire. Il suffit de croiser une A5 cabriolet de la génération précédente pour comprendre le coup de vieux qu’elle a subitement encaissé.
Vie à bord
Sans surprise, la nouvelle A5 reprend le design intérieur déjà vu sur la dernière A4, avec la planche de bord dotée du Virtual Cockpit et d’un écran « flottant » surmontant la console centrale. L’impression de qualité a encore fait un bond en avant et on se dit qu’avec Audi finalement la perfection est peut-être de ce monde. L’ambiance à bord est un mix idéal entre confort, design et appel à la performance. Dans le modèle essayé, le 2.0 TDI 190 ch S Tronic 7, l’équipement incluant toutes les options fait la part belle aux aides diverses à la conduite, du régulateur de vitesse adaptatif à l’aide au suivi de trajectoire en passant par la lecture des panneaux et l’adaptation de la vitesse à ceux-ci et les radars et autres dispositifs d’anticipation et d’évitement de collision, sans parler des diverses aides au stationnement. Bref, vous conduisez une voiture dédiée au plaisir de conduite mais si vous activez toutes les assistances vous pouvez vous retrouver aux commandes d’une voiture quasiment en mode pilote automatique
Connectée mais peut mieux faire
C’est devenu désormais un standard : la voiture est connectée à internet et peut afficher en temps réel de nombreuses informations liées ou pas à votre localisation, des places de parking disponibles à la météo en direct, sans parler évidemment des encombrements sur la magnifique carte Google Earth de la navigation. Elle est aussi équipée d’Apple Car Play et Android Auto. Une petite réflexion personnelle à ce sujet : je possède depuis peu une Audi dotée des mêmes fonctionnalités (Virtual Cockpit, Apple Car Play, connectivité etc) que j’utilise au quotidien et non pas seulement en les survolant le temps d’un essai. Donc dans cette parenthèse ce n’est pas le blogueur auto qui parle mais le particulier et le geek. Je peux dire que si l’ensemble de ces fonctionnalités est prometteur sur le papier, il n’en va pas de même dans la réalité. Il reste encore de nombreux progrès à faire du point de vue de l’intégration et de l’expérience utilisateur car pour le moment, la cohabitation entre le système MMI Audi et Apple Car Play n’est vraiment pas un modèle d’ergonomie. Après plusieurs mois d’utilisation je n’ai pas encore réussi à comprendre la logique de fonctionnement de l’ensemble, et j’ai fini par capituler en n’utilisant pratiquement jamais Apple Car Play, qui était pourtant un des arguments d’achat de ce modèle (A4 Avant). La faute à qui ? Audi ? Apple ? Connaissant les travers de la firme de Cupertino, sa célèbre paranoia et sa tendance à tout verrouiller, il ne serait pas surprenant que les ingénieurs d’Audi se soient heurtés à un mur quand il a fallu intégrer Car Play dans leurs voitures. Résultat, on a deux systèmes qui cohabitent et fonctionnent en parallèle et en doublon sans aucune interaction ni passerelle entre eux. Cela conduit à une confusion qui génère plus de stress que de bien-être, parfois même au détriment de la sécurité. Mais ceci n’est pas spécifique à Audi, puisque j’ai rencontré le même genre de désagrément avec d’autres marques équipées d’Apple Car Play. Je n’ai en revanche pas eu l’occasion de tester Android Auto, je le ferai prochainement avec le OnePlus 5 que je viens de recevoir.
Et la capote alors ?
Audi n’a toujours pas franchi le pas du hard-top rétractable et privilégie encore la bonne vieille capote en toile. Mais quelle capote ! C’est bien simple, quand elle est fermée, vous oubliez totalement que vous êtes dans un cabriolet tant l’ensemble parait solide, rigide et vous isole parfaitement de l’extérieur. Un signe qui ne trompe pas, dans un moment d’inattention alors que la capote était fermée, j’ai cherché machinalement le bouton pour actionner… le toit ouvrant. Côte fonctionnement, la fonctionnalité One-touch permet l’ouverture ou la fermeture de la capote d’une simple impulsion sur la commande, de 6 à 50 km:h, en 15 secondes pour l’ouverture et 18 secondes pour la fermeture. On peut également l’ouvrir à distance avec la clé. Je vous passe les détails mécaniques mais comme souvent la cinématique est impressionnante de complexité, le tout pour aboutir à la plus grande simplicité pour l’utilisateur. Make it fucking simple !
Rouler cheveux aux vent n’est pas mon trip préféré mais j’avoue que sur les petites routes ensoleillés de la région de Florence et de Sienne, l’expérience fut plutôt savoureuse. Vous êtes protégé du vent, et dans une certaine mesure, du bruit ambiant, avec cette sensation délicieuse de rouler dans un cocon à ciel ouvert.
Moteur et châssis
Ce n’est pas le moindre des paradoxes avec ce genre d’auto, l’autre étant de piloter un coupé typé sport équipé d’un moteur diesel. Je ne m’étendrai pas sur le sujet mais sachez que le bon vieux 4 cylindres mazout remplit très bien son office : silencieux, exempt de vibrations et plutôt performant avec son couple offrant de très bonnes reprises, il sied finalement très bien à la belle, contre toute attente. Après j’aurai toujours un peu de mal avec l’idée de la « voiture de sport », coupé ou cabriolet, motorisée au diesel. On ne se refait pas.
Côté châssis, rien à dire. C’est rigoureux, collé à la route et on ne sent pas de flottement inhérent à l’architecture cabriolet. Bref c’est du Audi et ça ne rigole pas avec les qualités routières, quelque soit la situation, puisque l’on a même l’impression d’être aux commandes d’une auto plus légère qu’elle ne l’est réellement avec ses 1765 kg.
La nouvelle Audi A5 Cabriolet est disponible en pas moins de 5 motorisations :
Audi A5 Cabriolet Essence
- 2.0 TFSI 190 ch manuelle 6
- 2.0 TFSI 190 ch S tronic 7
- 2.0 TFSI 252 ch S tronic 7
- 2.0 TFSI 252 ch quattro S tronic 7
Audi A5 Cabriolet Diesel
- 2.0 TDI 190 ch S tronic 7
- 2.0 TDI 190 ch quattro S tronic 7
- 3.0 TDI 218 ch S tronic 7
- 3.0 TDI 218 ch quattro S tronic 7
Une autre version viendra bientôt compléter la gamme : 3.0 TDI 286 ch quattro tiptronic 8.
Audi S5 Sportback : le bonheur est aussi dans la berline
Nous n’avons pas eu le loisir de prendre les commandes de la version S5 Cabriolet mais nous y avons presque gagné au change car pour le deuxième jour de roulage j’ai disposé du nouveau S5 Sportback Full specs de 354 chevaux avec son fabuleux V6 Turbo et sa transmission automatique tiptronic à 8 rapports. Ayant conduit pendant près de deux ans et demie une auto à l’architecture quelque peu comparable, à savoir l‘Infiniti Q50S de 364 chevaux puis la dernière version V6 bi-turbo 3.0 L de 405 chevaux, j’étais curieux de pouvoir comparer les chevaux du premium japonais avec ceux du premium allemand. Première impression, l’Audi S5 est d’une grande douceur malgré son caractère de GT sportive. A motorisation équivalente (V6 3.0 L Turbo) et performances strictement identiques sur le papier (0 à 100 en 5,1 secondes), l’Audi S5 est beaucoup plus douce que l’Infiniti Q50S, et gomme davantage les sensations avec des accélérations plus linéaires et moins brutales. Le roulage sur les magnifiques routes perdues de Toscane, mais également sur les autoroutes reliant Florence à Sienne a permis de prendre la mesure de cette grande routière : toute en douceur, sûreté et confort, tout en poussant très fort quand c’est nécessaire. Un must pour les gros rouleurs. Et ces petits claquements de l’échappement sport à chaque passage de rapport… Un kif de gamin, mais on ne s’en lasse pas.
En conclusion
Allez, ne tournons pas autour du pot (d’échappement) : Audi fait parmi les meilleures voitures du monde et le confirme une fois de plus avec cette nouvelle gamme A5 et S5. De la haute voltige qui mixe à la perfection rigueur, beauté et plaisir de conduire. Je vous ferais bien le refrain classique sur les tarifs un peu stratosphériques (de 44 970 à 69 790 euros hors options selon la version et 80 300 pour la S5) et la pléthore d’options – pas loin de 100 possibles – qui pourraient presque doubler le prix de la voiture pour avoir des équipements qui sont parfois en standard sur des voitures deux fois moins chères, mais bon, Audi, quoi.
J’aime
- La ligne
- Le design intérieur
- Le confort
- La connectivité et les fonctionnalités d’assistance
- Le mode « auto-pilot »
- Les performances et le son moteur de la S5
- Les qualités routières
J’aime moins
- Mauvaise intégration d’Apple Car play
- Trop d’options