Après la Q50S hybride qui développait déjà 364 chevaux et offrait des performances hors du commun dans sa catégorie, Infiniti fait encore plus fort avec cette nouvelle Q50S Red Sport, dotée d’un V6 3 Litres qui affiche tranquille 405 chevaux. Prise en mains et premières impressions.

Les Audi S5 et autres BMW M4 n’ont qu’à bien se tenir. Infiniti vient une fois de plus jouer les trouble-fête dans le segment très envié des berlines (et coupés avec la Q60) premium de sport.

En étendant sa gamme vers le haut, Infiniti montre ses ambitions et son savoir-faire en matière de berlines hautes performances. Après avoir surpris et enthousiasmé tous les observateurs et la presse auto en général avec sa version Hybride Sport Tech dont l’association parfaite du V6 et du moteur électrique en fait la berline hybride la plus performante du monde (0 à 100 en 5,1 secondes), Infiniti pousse le bouchon encore un peu plus loin (Maurice) en offrant à son modèle emblématique une toute nouvelle motorisation en la personne d’un V6 3 Litres bi-turbo de 405 chevaux. Soit, pour comparer un peu, 5 chevaux de plus qu’un Porsche Macan Turbo, ou 51 chevaux de plus qu’une Audi S5.
Tranquillou.

J’ai la chance de tester la bête au quotidien pour un essai longue durée et avant de vous proposer un reportage complet avec vidéo, je vous livre déjà mes premières impressions après quelques jours d’utilisation dans des conditions très variées : ville, route, autoroute et montagne. Je précise que je connais bien le modèle pour avoir déjà roulé assez longtemps avec une Q50S Hybride Sport Tech en version propulsion puis avec le modèle quatre roues motrices. C’est important pour la suite car cela permet de bien comparer.

Le charme discret de la puissance cachée

Mon modèle d’essai est la version full options en teinte Iridium Blue. J’adore cette couleur qui existait déjà sous d’autres cieux mais qui arrive seulement maintenant en France, à l’occasion de la sortie de ce nouveau modèle pour le millésime 2017. Si je devais l’acheter c’est la couleur que je choisirais. En revanche contrairement à certains autres marchés, l’habillage intérieur n’est disponible qu’en noir, alors qu’aux USA par exemple on peut disposer d’un magnifique intérieur crème.
Extérieurement c’est exactement la même auto que le modèle Hybride, à trois subtiles nuances près, que seul un œil aiguisé de passionné pourra remarquer : les sorties d’échappement au cerclage perforé, le « S » de Q50S qui devient rouge (bleu sur l’hybride) et l’apparition d’une petite antenne de toit en forme d’aileron de requin.
C’est tout !
Personnellement j’aurais préféré qu’Infiniti fasse preuve d’un peu plus d’audace et que ce modèle d’exception soit plus facilement identifiable. Il n’aurait pas fallu grand chose. Si j’avais été chef de produit j’aurais mis deux doubles sorties d’échappement, des étriers de freins rouges, et j’aurais nommé le modèle avec quelque-chose comme Q50 RS ou tout simplement Q50R pour bien faire la différence avec l’hybride.
Mais la discrétion est inscrite dans l’ADN d’Infiniti et c’est aussi pour cela que l’on aime cette marque.

Plus joueuse que l’hybride, voire carrément rageuse

Lors de mon premier roulage avec cette Q50 Red Sport, deux choses m’ont marqué : l’impression de légèreté de la voiture, et de rigidité du châssis. Il faut dire que je sortais du modèle Hybride à propulsion intégrale, qui en plus d’être légèrement surélevée par rapport au modèle propulsion arrière, est également bien plus lourde car elle embarque en plus le moteur électrique, ses batteries, et toute la mécanique de transmission aux quatre roues. Au total l’addition se traduit par plus de 100 kilos de différence entre les deux modèles. Et quand vous savez que la plus légère des deux offre 41 chevaux de plus vous avez vite compris la différence théorique de performances.

Le beau son enfin au rendez-vous !

Je dis bien « théorique » car nous verrons plus tard que le fossé n’est pas aussi grand entre les deux modèles.
L’autre très bonne surprise est l’arrivée d’un mode Sport Plus, qui rend la voiture plus réactive et disons-le, plus bestiale, en agissant sur plusieurs paramètres comme l’accélérateur, la suspension et également la direction (qui, rappelons-le, est électronique sur ce modèle). Mais le plaisir nouveau se situe dans la sonorité du moteur et des échappements en mode Sport Plus. Si l’on est encore très loin des rugissements jouissifs d’une M4 ou même d’une S5, discrétion oblige, on s’en approche dans l’esprit et on peut dire qu’on bénéficie du meilleur des deux mondes : un feulement sourd et viril à bas régime, un cri rageur dans les tours, et un silence comparable à celui de l’hybride en conduite tranquille. Le tout sublimé par des rapports de boite plus courts, même si la réactivité de celle-ci reste encore très perfectible.

Comme la voiture est plus légère que l’hybride, elle est donc plus joueuse, à fortiori du fait qu’elle est une propulsion. Ce qui ne va pas sans pouvoir éventuellement poser quelques petits problèmes (de riche) : attention aux modes Sport et Sport Plus, qui désactivent partiellement les assistances à la conduite et notamment l’antipatinage. Ajoutez à cela l’effet turbo, qui même si le temps de réponse est très court, génère une arrivée subite de la cavalerie des 405 chevaux sur les roues arrière et vous pouvez vite vous retrouver en drift en pleine ligne droite, y compris en ville sans pousser très fort, pour peu que la chaussée soit légèrement humide.
Rien de très gênant, toutes les voitures de même catégorie sont soumises aux mêmes lois, mais il faut rester très vigilant. Ou rester en mode Standard, qui gère tout à votre place.

Infiniti Q50S Red Sport face avant

Mais c’est là que réside la grande différence avec le modèle Hybride à transmission intégrale : cette dernière, plus lourde, mais surtout avec une meilleure répartition des masses grâce au poids du moteur électrique et de la batterie sur le train arrière et ses quatre roues motrices, est un véritable rail que rien ne peut faire dévier de sa trajectoire. En ligne droite sur route mouillée, vous pouvez écraser la pédale d’accélérateur au feu vert ou au péage, la voiture s’arrache et vous propulse comme une catapulte sans la moindre velléité de patinage. Ajoutez à cela ce que j’appelle « l’effet Tesla », à savoir l’accélération instantanée que procure le couple du moteur électrique, et vous avez une voiture quasiment imbattable sur le 0 à 50 (une mesure de plus en plus valide en utilisation urbaine et peri-urbaine). Avec la Red Sport c’est différent : il faut doser l’accélération au départ et être très vigilant quand toute la puissance arrive d’un coup. En fait ce sont deux voitures finalement très différentes. La Red Sport n’est pas vraiment à l’aise pour les runs en ville, il lui faut de grands espaces pour qu’elle puisse exprimer pleinement son souffle et son allonge, alors que l’hybride sera votre meilleur jet privé entre deux feux rouges.
Rappelons quand même que la Q50S Red Sport appartient au club très sélect des autos qui abattent le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes (4,5 secondes pour le 0-60 Mph selon les essais de la presse US mais bizarrement la fiche technique française indique 5,1 secondes, probablement une erreur de copié-collé car c’est exactement le chrono de l’hybride) ce qui vous pose un peu son bonhomme dans les dîners en ville.

Voilà pour mes premières sensations et impressions, je complèterai prochainement cet article avec des photos, des vidéos et des éléments complémentaires.

Stay tuned, en attendant je cours me remettre une petite symphonie pour 6 cylindres !

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