Audi a dévoilé hier sa nouvelle A8 lors de son premier Audi Summit à Barcelone. Conduite autonome, hybridation généralisée, recharge sans fil… Un labo de technologies !

Après plusieurs mois d’attente, et un rendez-vous fixé de longue date, l’attente prend fin, et la nouvelle Audi A8 se dévoilé enfin. Au programme : très haute technologie dans tous les domaines !

L’esprit du concept Prologue

Le design de l’Audi A8 marque un tournant historique dans l’évolution du design du constructeur aux anneaux. Après plusieurs générations d’Audi au dessin souvent critiqué pour son trop fort conservatisme, la nouvelle A8 marque une belle évolution escomptée depuis plusieurs mois. Le design s’inspire comme prévu du concept Prologue dévoilé il y a maintenant près de 3 ans, présenté comme le renouveau stylistique général de la marque et dessiné par Marc Lichte, nouveau responsable design.

On retrouve alors la calandre bien plus large, anguleuse et proéminente qu’auparavant, donnant bien plus de prestance et une certaine agressivité à la proue. Les optiques avant trapézoïdales sont acérées et reçoivent pour la première fois les technologies Matrix LED HD et Laser.

A l’arrière, l’A8 inaugure la bande lumineuse sur toute la largeur de la malle, elle aussi observée à plusieurs reprises sur les derniers concepts de la marque. Elle devrait, à terme, être la nouvelle signature lumineuse de la poupe Audi, à retrouver sur l’ensemble de la gamme, à commencer par les futurs Q8 et A7. Petit délire de la part des ingénieurs et designers, une animation lumineuse  s’active quand on approche du véhicule : le bandeau lumineux s’allume par défilement depuis le centre de la malle vers les ailes, suivi de la parties inférieures des feux OLED. Bien que cela soit gadget, le rendu est du plus bel effet.

Le thermique, un autre temps

Au rayon des premières, l’A8 marque la fin des motorisations thermiques seules. Comprenez que l’ensemble de la gamme des motorisations recevra systématiquement un hybridation légère permettant de diminuer consommation de carburant et rejets polluants. La gamme s’articulera autour de motorisations V6 et V8, disponibles en essence et diesel. Le mythique et unique W12 survivra encore cette fois, et complètera la gamme un peu plus tard.

Le V6 essence 3.0 TFSI développe 340 chevaux, quand le 3.0 TDI en revendique 286. Pour le V8, le 4.0 TFSI fournira 460 chevaux et le 4.0 TDI, 435 chevaux. Toutes ces motorisations, W12 inclus, disposent d’un alternateur à courroie (BAS), qui est le « centre nerveux » du système électrique de 48 volts. Ainsi, cette hybridation légère permet de rouler en roue libre et moteur éteint avant de redémarrer en douceur. Un dispositif de Start & Stop amélioré qui redémarrera le moteur thermique seulement au-delà de 12 km/h et un système de récupération d’énergie jusqu’à 12 kW sont également de la partie. Au final, cela permet d’abaisser la consommation de 0,7 L/100km en conditions réelles.

Niveau transmission, l’intégrale quattro est bien entendu de mise. Elle sera par ailleurs accompagnée dans tous les cas d’une boite de vitesse automatique Tiptronic à 8 rapports.

Une nouvelle motorisation complétera le catalogue dans un second temps : une inédite version hybride rechargeable e-tron. Basée sur le 3.0 TFSI couplé à un moteur électrique (dont la puissance n’est pas communiquée) développera une puissance de 449 chevaux et 700 Nm de couple. L’autonomie tout électrique est annoncée à 50 km. En revanche, la consommation n’est pas encore indiquée.

Les boutons, c’est has been

Après un petit tour de l’extérieur du propriétaire, il est temps de monter à bord. C’est certainement ici que la surprise est la plus impressionnante : les molettes et boutons ont laissé place à un ensemble d’écrans. Si là encore, Audi nous avait préparé avec de nombreux concepts faisant ce choix ergonomique, le changement à bord de la nouvelle A8 est simplement radical.

Là aussi décrié pour sa réticence à adopter les écrans tactiles, Audi fait ici un revirement total de philosophie en installant non pas un, mais deux écran tactiles sur la console centrale, en plus de l’écran Virtual Cockpit en guise d’instrumentation. Un écran central de 10,1″ prend place en centre de la console centrale et s’allume dès l’accès à bord. Son interface n’est pas sans rappeler celle observée sur la dernière Porsche Panamera, et contrôle navigation, divertissement, et services connectés. En revanche, fondu dans le cadre brillant de la console centrale, ce dernier est pratiquement invisible lorsque la voiture est éteinte.

En dessous, un second écran tactile et incliné, permet le contrôle des options de confort et de la climatisation, mais aussi la saisie facilitée de texte en reposant la main sur le levier de vitesse. Si Audi s’est refusé à intégrer un écran tactile à bord de véhicule pendant si longtemps, ce fut principalement pour des raisons de sécurité et d’ergonomie. Ainsi, les écrans de l’Audi A8 sont à retour haptique et donnent la sensation d’un bouton traditionnel lors du toucher. En effet, en touchant l’écran, une vibration et signal sonore sont transmis au conducteur pour donner confirmation de son ordre. Ce nouveau système de commande a un nom : Audi MMI Touch Response. Derrière le volant, le Virtual Cockpit évolue avec un écran désormais Full HD, et des graphismes avancés.

Commandes gestuelles et vocales sont également de la partie, avec, pour ce dernier point, une nette amélioration par rapport à ce qui se fait actuellement. En effet, on peut parler d’un assistant vocal personnel à reconnaissance du langage naturel, similaire aux assistants Siri, Google ou Cortana. L’utilisation du cloud pour améliorer la reconnaissance vocale sera disponible, mais pas obligatoire, la connexion internet étant encore souvent capricieuse sur les routes.

Confort d’une autre dimension

À bord, le confort n’est pas en reste non plus. Audi qualifie sa nouvelle A8 de « salon de luxe », et il est vrai qu’il est difficile de lui donner tort. Matériaux exclusifs et finition extraordinaire sont bien entendu au rendez-vous, tandis que l’espace intérieur se voit augmenté pour profiter au confort des passagers. Les bouches d’aérations se dévoilent le long de la planche de bord par les décorations en bois partiellement amovibles électriquement.

Comme dans toute voiture « business class » qui se respecte, c’est à la place passager arrière droit que le confort est à son comble. L’Audi A8 L (version longue) ne fait pas les chose à moitié et propose, pour la première fois, d’un repose pieds massant et chauffant pour soulager la voûte plantaire de son passager, confortablement installé dans un siège aux multiples réglages électriques.

Pilote autonome ? Oui, on y arrive !

Avec la nouvelle A8, on peut enfin parler de pilote autonome de niveau 3, comprenez qu’il est possible de lâcher le volant et laisser la voiture seule gérer direction, accélération et freinage . C’est la première fois que c’est vraiment autorisé ! En revanche, cela reste limité à un usage dans les bouchons sur autoroute jusqu’à 60 km/h. Audi précise que l’intégration de cette fonctionnalité sera soumise aux différentes législations territoriales avant de pouvoir être commercialisé et utilisé. Petit détail : dans ces conditions, en-dessous de 60 km/h, la nouvelle A8 autorise même le conducteur à regarder des vidéos, signe que le constructeur est vraiment sûr de la sécurité de sa voiture autonome.

Pour parvenir à cela, l’Audi AI Trafic Jam Pilot compte un nouveau capteur : le scanner laser LiDAR, dont l’A8 est la première voiture de série à profiter. Les informations seront transmises à une unité de contrôle zFAS regroupant plusieurs processeurs, dont le NVIDIA K1 qui lui aussi fait sa première apparition sur une voiture de série.

Le pilote autonome est également au rendez-vous pour garer la voiture. Les fonctions Audi AI remote parking pilot et garage pilot permettent cela, en commandant le stationnement depuis son smartphone et hors de la voiture. Tous les types de stationnement fonctionnent, et une fois la manœuvre effectuée, le moteur sera coupé et le frein de parking enclenché.

Une nouvelle ère dans les technologies embarquées

Le meilleur pour la fin : les technologies. Bien que la plupart des nouveautés évoquées précédemment soient déjà orientées technologie, la totalité des innovations est loin d’avoir été abordé. Côté confort et efficience, on peut commencer par évoquer les suspensions électromécaniques à la fois prédictives et à récupération d’énergie.

Baptisé Audi AI active suspension, le système de suspensions adapte indépendamment rigidité et hauteur par le biais de moteurs électriques, reliés à l’unité de contrôle zFAS et au système électrique 48 V. Grâce aux caméras à 360°, le système peut lire le revêtement de la route et en anticiper le relief ou les imperfections, et ainsi adapter l’amortissement.

Ensuite, on peut également noter l’arrivée en première mondiale de la recharge sans fil pour une voiture de série. En se basant sur la technologie de l’induction, il sera possible d’installer chez soi (sur un parking ou dans un garage) la plaque de chargement sans fil Audi. Géré par l’application myAudi, le système sera disponible sur l’Audi A8 e-tron.

L’éclairage aussi passe à un stade supérieur, avec l’apparition simultanée des lasers, HD Matrix LED, et OLED. A l’avant, l’éclairage laser fait son apparition sur la limousine (après les BMW Série 7 et Audi R8) pour un éclairage très longue portée au delà d’une certaine vitesse. L’éclairage Matrix LED quant à lui évolue vers plus de précision en augmentant le nombre de LEDs indépendantes dans chaque projecteur, sans donner plus de détails. Quant à l’éclairage OLED, déjà évoqué précédemment, il prend place à l’arrière du véhicule.

Enfin, dernière innovation encore orientée sur l’éclairage, la technologie Matrix LED s’invite aussi à bord de l’habitacle. Le plafonnier arrière opte également pour un ensemble de 7 LEDs dirigées par siège, permettant de personnaliser l’orientation et le rayon du faisceau lumineux pour la lecture ou la relaxation.

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