Le Mercedes GLA entame la saison 2 de sa carrière. Cela méritait bien un petit lifting de mi-parcours.
La première fois que j’ai croisé une Mercedes GLA il y a environ 3 ans alors que j’ignorais tout de ce nouveau modèle du constructeur allemand (et que le site sur lequel vous êtes n’existait pas encore), non seulement j’ai trouvé la ligne particulièrement réussie, mais je me suis surtout dit que cela sentait vraiment le renouveau chez la marque à l’étoile. Imaginez donc : un SUV urbain bi-corps tout en finesse et haut sur pattes dans un univers historiquement marqué par les berlines classiques et les gros 4×4, révolution !
Alors qu’il était un peu à la bourre sur ce segment derrière Audi (Q3) et BMW (X1), Il semblerait que Benz ne se soit pas vraiment trompé dans ses choix puisque six ans après le lancement de ses nouvelles gammes compactes, on peut dire que le succès est au rendez-vous avec plus de deux millions de véhicules écoulés dans le monde. Deux millions pour une voiture, c’est quand même une somme, surtout en si peu de temps. La nouvelle Classe A fut par exemple la meilleure vente de Mercedes en France en 2016 avec 13.000 exemplaires écoulés. Autre indicateur de succès pour la marque, le très fort rajeunissement de sa clientèle : l’âge moyen du conducteur européen de la génération Classe A actuelle est de treize ans inférieurs à celui de la série précédente. Bref, le jeune urbain rêvait aussi de rouler en Mercedes, et Mercedes a créé une gamme aussi pour lui. Rappelons à ce sujet que Mercedes est le constructeur automobile ayant la gamme la plus large de modèles. Pas mal pour une marque située sur le créneau premium…
Mercedes GLA 2017 restylé : qu’est-ce qui change ?
En vérité, pas grand chose. Mes confrères ayant déjà essayé le millésime précédent étaient même un peu confus car ils avaient du mal à identifier les nouveautés sur ce modèle 2017. Les évolutions sont de l’ordre du détail cosmétique, avec l’idée de donner un style un peu plus SUV ou baroudeur à l’engin, avec également quelques évolutions minimes dans l’habitacle, parmi lesquelles on notera le grand écran central 8 pouces mixte (tactile et à molette). A l’extérieur donc, on notera une grille de calandre à lamelles perforées, des boucliers plus imposants, des protections latérales noir mat, un nouveau design des feux arrière et enfin une garde au sol plus élevée de 30 mm de série (en option sur la version précédente). Les actuels projecteurs bi-xénon font place à des phares à LED offrant une température de couleur proche de la lumière du jour.
Au volant du Mercedes GLA 2017
Lors de ce roadtrip en boucle qui nous a conduits d’Athènes à la pointe sud du Péloponnèse, sur des routes aussi belles que très peu fréquentées, surplombant de somptueux paysages maritimes, j’ai pu essayer trois modèles : le GLA 200 4 cylindres essence de 156 ch, le GLA 220 d 4MATIC 4 cylindres diesel de 177 ch, et la bête ultime, le très sportif et viril Mercedes-AMG GLA 45 4MATIC 4 cylindres de 382 chevaux.
Le point commun de ces trois véhicules ? Une grande aisance et un vrai plaisir de conduite, quelque soit le niveau de puissance. Dans les routes parfois sinueuses du sud de la Grèce, la voiture, malgré sa garde au sol assez élevée, s’en sort très bien, vire relativement à plat et enchaine les courbes avec rigueur et sérieux. Petit bémol au niveau du confort concernant le modèle diesel : j’ai trouvé celui-ci relativement bruyant, ou en tout cas assez « présent » dans l’habitacle. Pour le reste la voiture est silencieuse et bien isolée des bruits de roulement et aérodynamiques, sauf peut-être à grande vitesse sur autoroute.
La boite de vitesse automatique à 7 rapports n’est en revanche pas irréprochable et donne parfois l’impression d’un « lag » lors de la montée des rapports. Ce manque de précision et de réactivité est parfois un peu pesant à force, surtout sur des routes sinueuses ponctuées de fréquents dénivelés.
Le modèle AMG est évidemment de la pure balle de balle avec son moteur de 382 chevaux (une performance démente pour un « petit » 4 cylindres de 2 litres). Tout est jouissif à bord de cette auto, de l’équipement pléthorique aux sièges aussi sportifs que confortables en passant bien sûr par le son unique du moteur et surtout des échappements, un son qui est un peu la marque de fabrique AMG. Et ça pousse très fort : 4,2 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h, dans une accélération qui ne semble jamais vouloir s’arrêter, le tout sublimé par une boite de vitesses robotisée à 7 rapports parfaitement étagés qui tirent court et fort, et ces petits claquements de l’échappement à chaque passage de vitesse aux palettes de préférence, en mode Race s’il vous plait. Ouah quel pied mes amis, les petites routes du Péloponnèse, très peu fréquentées par la maréchaussée locale et encore moins par les radars, s’en souviennent encore, et les forêts de pins et d’eucalyptus vibrent encore au son rageur du 4 cylindres sur-gavé de chevaux sauvages. La tenue de route est à l’avenant, avec un châssis littéralement ventousé au sol et des vitesses de passage en courbe « sur un rail » assez impressionnantes. Bien sûr en mode Race cela se paie par un amortissement assez ferme qui vous remonte bien les moindres irrégularités du terrain dans les lombaires.
Voir la galerie photo de la version AMG 45 ci-dessous
Vie à bord et confort
Il y a tellement de versions, de niveaux de finition et d’options disponibles du nouveau Mercedes GLA qu’il est pratiquement impossible de déterminer un modèle-type puisque, en tout, les différentes combinaisons composent un total de 111 voitures différentes. Sachez que selon les trois modèles testés, nous avions droit à des équipements comme la caméra 360° désormais connue, qui permet de voir sa voiture dans son environnement en temps réel selon 7 angles différents et surtout en vue de dessus comme si elle était filmée par un drone. Très pratique pour le stationnement. Le modèle AMG était doté d’Apple Car Play et Android Auto ainsi que d’une cohorte d’équipements de confort et de sécurité allant des radars aux sièges à multi-réglages électriques, une sono Harman Cardon, un toit ouvrant en verre panoramique et bien sûr la clim automatique.
Côté finitions et assemblages, les habitués de l’univers premium Mercedes ne seront pas déroutés, la qualité est au rendez-vous même si je continue à penser que dans ce domaines – ainsi que dans celui du design intérieur – Audi est passé devant et est devenu la référence. Il y a quelque-chose dans les intérieurs Mercedes qui m’a toujours un peu dérangé (ou déçu) sans que je puisse dire quoi exactement. Peut-être une certaine « banalité », un manque de chaleur ou des lignes qui manquent de continuité entre les différents éléments, je ne sais pas.
L’intérieur parait vaste pour un modèle compact, et rappelle un peu cette impression d’espace que j’avais connu dans l’Infiniti Q30, ce qui n’est pas vraiment surprenant quand on sait que les deux voitures sont construites sur la même plateforme. Le genre de compacte qui vous donne envie de voyages au long cours.
En conclusion
La SUV compact Mercedes GLA est une sorte de berline sur échasses, un trois en un qui fournit les avantages d’une compacte, le plaisir de conduite et le confort d’une berline et le côté baroudeur du SUV, avec dans sa version 4×4 la possibilité de s’offrir quelques (sages) excursions sur les petits chemins sans craindre de tout casser. Vous ne franchirez pas le Rubicon mais pour un petit pique-nique en famille loin de la foule autoroutière ça peut le faire.
J’aime bien
- La ligne !
- Le confort
- L’équilibre du châssis
- Les performances honorables quelque soit la motorisation
J’aime moins
- Le diesel un peu bruyant
- Le design intérieur, qui manque un peu de personnalité
- La liste interminable des options et leur prix pour avoir un équipement à peu près correct
Tarifs : de 29 700 à 63 050 euros TTC.
Partager la publication "(essai) Mercedes GLA 2017, trois voitures pour le prix d’une (ou de deux)"