Star du prochain salon de Genève, la nouvelle Peugeot 508 révèle toutes ses armes pour s’imposer comme alternative aux berline allemandes. Un pari osé, mais dont le Lion semble avoir pris conscience de la mesure.
Adieu le look de berline traditionnelle, le style pataud, et les dimensions à rallonge pour la 508. La nouvelle génération de la berline marque la dernière phase d’un grand changement de positionnement de marque pour Peugeot, initié par la 308, et accentué par le récent 3008. Alors, Peugeot fait-il vraiment du premium ?
Une « berline radicale »
Telle est le qualificatif trouvé par la marque pour présenter son nouveau modèle. Il est vrai que la nouvelle 508 marque une franche rupture avec sa devancière. Auparavant très consensuelle, la nouvelle venue se démarque avec un parti pris sportif très marqué. En témoigne son design agressif, marqué d’une signature lumineuses en forme de dents à l’avant, où à la poupe fuyante, avec une descente de toit très inclinée intégrant un hayon, ce qui n’est pas sans rappeler le concept de « coupé 4 portes » inauguré par la Mercedes CLS il y a près de 15 ans déjà.
De fait, de part son look, la 508 se retrouve plus logiquement confrontée à une Volkswagen Arteon ou Audi A5 Sportback qu’une classique Volkswagen Passat ou Renault Talisman. Si ce frontal est valable d’un point de vue esthétique, c’est déjà moins vrai d’un point de vue des dimensions : en effet, la 508 fait dans la réduction. Avec 4,75 mètres, la berline perd 9 cm de longueur face à sa devancière, principalement amputé sur l’empattement, et donc, l’espace aux passagers arrière. Le coffre diminue lui aussi de 30 litres, pour afficher 485 litres de chargement. Des dimensions qui pose la 508 comme rivale directe des Audi A4 (4,72 m) ou Mercedes Classe C (4,70 m), plutôt qu’une rivale des Talisman ou Arteon affichant respectivement 4,85 et 4,86 de long.
Quoiqu’il en soit, le design ne laisse pas indifférent. Les signatures lumineuses avant et arrière héritées du concept Peugeot Instinct sont très marquée, et devraient à terme, être reprise sur les autres modèles de la gamme. D’ailleurs, on constate (encore) une évolution du design de la face avant, qui se sépare des optiques avec l’encoche présentes sur les 308 et 3008. Cette nouvelle identité visuelle n’est pas sans rappeler la Peugeot 406 pour certains, ou les berlines Kia et Skoda pour d’autres…
Bienvenue à bord d’un concept-car
Un saut à bord, et on fait là aussi un saut de le temps accompagné d’un bon qualitatif. La disposition de planche de bord i-cockpit propre à Peugeot évolue à nouveau en prenant place dans la berline. On retrouver un à peu de choses près la planche de bord du concept concept Exalt présenté il y a 3 ans. Par rapport au 3008, la principale différence de l’écran central qui est implanté plus bas, sous les aérateurs, qui s’élargit au passage, ce qui profite à l’ergonomie. Il est de 10″ au format 8/3″ et regroupe toutes les commandes.
En dessous, on retrouve une palette de boutons typé aviations « toggle switch » (ou touches de piano) du plus bel effet. Enfin, derrière le volant, le combiné d’instrumentation accueille aussi un écran, de 12″ et entièrement paramétrable; Les fonctions Mirror Screen, compatible avec Android Auto et Apple Carplay accompagné de la reconnaissance vocale via Google Assistant et Siri sont de la partie, tout comme la recharge par induction.
Ciel de pavillon en tissus noir, bois moderne sculpté, plastique rembourrés, aluminium savamment implanté par petite touche, etc. L’intérieur de la nouvelle 508 a de nombreux attributs similaires à ceux d’une berline allemande, tout en se démarquant très nettement par son design très futuriste. En clair, Peugeot a su en reprendre les points forts, tout en gardant une personnalité très marquée.
Un sélecteur d’ambiance baptisé « i-Cockpit Amplify » fait son apparition et accompagne le sélecteur de mode de conduite. D’après Peugeot, le système qui agit sur l’ambiance lumineuse, sonore, et type de massages, permet de « mettre en éveil les sens » du conducteur. Deux mode sont proposés « BOOST » ou « RELAX ».
Le lion fait ses griffes
Mais un design aguicheur et un habitacle futuriste ne suffisent pas, et Peugeot l’a bien compris. Pour atteindre son objectif de se positionner comme généralise premium, quelque part entre une Volkswagen et une Audi, la société n’a pas lésiné sur les moyens. Le cahier des charge était très clair : « une voiture neuve après 3 ans d’utilisation ». C’est le niveau d’exigence que se sont sont fixés les dirigeants de la marque, et qui semble être impossible d’y déroger. Pour y parvenir, les employés de l’usine de Mulhouse (là où sera fabriquée la voiture) ont tous reçu une formation intense visant à les initier au niveau d’exigence attendu des clients de véhicules premium. De fait, la 508 a subit des test de qualité de fabrication et de finition sans précédent pour une voiture du groupe PSA.
Ensuite, les ingénieurs se devaient d’apporter une attention particulière au plan technique. Là non plus, Peugeot n’a pas fait dans la demie-mesure. Basée sur la nouvelle plateforme EMP2, la nouvelle 508 perd 70 kg face à sa devancière. Le châssis bénéficie aussi d’une innovation majeure, avec une soudure de caisse renforcée de 24 mètres de colle structurale permettant une meilleure rigidité, un meilleur comportement routier, et une baisse des retour de vibrations. L’essieu arrière se dote également d’un train multi-bras, inauguré sur le récent DS7 Crossback, ainsi que d’une suspension à amortissement variable et piloté, disponible en option en fonction des motorisations.
Dernier point sur lequel Peugeot se devait de travailler d’arrache-pied était l’équipement technologique. Il est en effet rare de trouver des rivaux à la hauteur de la pléthore d’équipements technologiques disponibles sur une berline allemande. Néanmoins, certains comme Volvo ou Lexus y parviennent. Peugeot espère donc faire partie de ceux-ci en dotant la nouvelle 508 d’équipements technologique de dernière génération :
- Système de vision de nuit (Night vision), inédit sur le segment
- Régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go (avec boîte automatique EAT8)
- Aide au maintien de la position dans la voie de circulation (lié à l’ACC Stop & Go)
- Freinage automatique d’urgence de dernière génération (détecte les piétons et les cyclistes, de jour comme de nuit, jusqu’à 140 km/h)
- Alerte de risque de collision ;
- Alerte active de franchissement involontaire de ligne (ou de bas-côté)
- Alerte d’attention conducteur par caméra
- Commutation automatique des feux de route
- Reconnaissance des panneaux de vitesse et préconisation
- Reconnaissance étendue de panneaux (Stop, sens interdit)
- Système actif de surveillance d’angle mort
Des moteurs dignes de la clientèles visée ?
Dernier point majeur pour convaincre : les motorisations. Sans proposer de 6 cylindres, la nouvelle 508 propose toutefois une palette de motorisations suffisamment étendue pour correspondre à la majorité des attentes de la clientèle ciblée. On commence avec motorisations essence, articulées autour d’un 2.0 PureTech décliné en 180 et 225 chevaux couplés à la boite automatique double embrayages EAT8. Le plus puissant ne sera disponbile qu’en version GT.
En diesel, la gamme se compose d’un bloc 2.0 BlueHDI décliné en 3 puissances et 4 configurations. On commence avec le moins puissant, le BlueHDI 130, accompagné au choix d’une boite manuelle 6 rapport, ou de la boite automatique double embrayage ETA8. Ensuite, les puissances supérieurs sont de 160 et 180 chevaux, toutes deux systématiquement couplées à la boite EAT8. Pour une version plus puissante, il faudra attendre l’été 2019 où une version hybride rechargeable basée sur le 2.0 PureTech de 225 chevaux. D’une puissance totale de 300 chevaux, l’autonomie tout électrique devrait être de 60 km environ.
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