Moteurs by Presse-citron

(essai) Nouvelle BMW Série 5 : retour aux fondamentaux et haute technologie

Une nouvelle berline performante avec motorisation 6 cylindres au pays du diesel, du monospace utilitaire et du camembert, est-ce bien raisonnable ?

Heureusement, chez BMW on ne se pose pas la question en ces termes, et si la raison fait aussi partie de l’équation, elle n’a pas tout à fait le même sens que par chez nous. Résultat : la firme bavaroise rend une fois de plus une copie impeccable et sans faute avec la nouvelle Série 5, que nous avons pu essayer au cours d’un parcours de deux jours dans la région de Porto (Portugal) et de la vallée du Douro.

Nouvelle BMW Série 5 : présentation générale, design

Si vous vous attendez à une refonte révolutionnaire pour cette septième génération de la Série 5 vous resterez peut-être un peu sur votre faim. La nouvelle ligne de la berline née en 1972 évolue en douceur, sans rupture significative par rapport à la version précédente, ce qui est finalement la marque de fabrique de la plupart des modèles premium allemands emblématiques. L’idée étant évidemment de ne pas démoder trop vite le millésime précédent et de rassurer la clientèle en maintenant une continuité de style à travers les âges. Rappelons que la Série 5 est la berline premium la plus vendue au monde, avec 7,9 millions d’exemplaires écoulés en 45 ans. Un succès qui impose quelques contraintes, forcément.

Cela étant, avec le départ de l’ex-designer Chris Bangle, on a un peu l’impression que le style de la voiture « rentre dans le rang » sans faire de remous, avec un style moins extraverti plus consensuel que celui de la précédente. Mais si l’on perd un peu en originalité on gagne en dynamisme et en sportivité : la nouvelle 5 donne l’impression d’être plus musclée, et plus effilée, ce qui est le cas puisqu’elle gagne 3 cm en longeur par rapport au modèle précédent pour atteindre 4,94 m. On peut parler d’une « mini-Série 7 », si tant est que l’on puisse dire « mini » pour une voiture qui offre 5 confortables places et qui mesure près de 5 mètres.

A noter, une belle prouesse accomplie par les ingénieurs BMW, qui va de surcroit à l’inverse de la tendance générale : la nouvelle Série 5 pèse 100 kilos de moins que la génération précédente grâce à l’implantation de pièces en aluminium (capot moteur, couvercle de malle, toit et portières) et en magnésium. 100 kg gagnés c’est juste énorme, et cela permet à la configuration la plus légère de flirter avec les 1615 kg (1 945 kg quand même pour la version la plus richement dotée).

Enfin, côté optimisation des performances, et donc de la consommation, et donc des émissions de Co2, la nouvelle Série 5 offre un CX de 0,22, le meilleur de sa catégorie.

Nouvelle BMW Série 5 : motorisations

Nous disposition de deux modèles lors de ces essais presse : une 540i 3 litres essence 6 cylindres Turbo de 340 chevaux et une 530d diesel Turbo de 265 chevaux, mais seront également disponibles un 520d 4 cylindres diesel de 190 chevaux et un 530i de 252 chevaux. Une 530e hybride rechargeable sera disponible dès le lancement en février 2017 avec 252 ch, et une version ultra-performante V8 M550i de 462 chevaux arrivera en mars.

Nouvelle BMW Série 5 : design intérieur, confort, équipements

Notre 530d xDrive 4 roues motrices d’essai est au tarif de base de 61.500 euros, mais il disposait de plus de 20.000 euros d’options soit certainement la configuration maximale pour un prix final de 81.525 euros. A ce prix on est en droit d’exiger un certain confort et des équipements hors du commun. C’était le cas. Entre la sellerie Sellerie cuir « Dakota Exclusive » Cognac, les inserts décoratifs en bois précieux ‘Fineline’ Ridge et la planche de bord en Sensatec noir, l’impression de haute qualité est présente dans les moindres recoins de l’habitacle, dont l’espace est en outre très généreux, avec notamment une grande largeur aux coudes.

Les sièges, sans être excessivement enveloppants, offrent un confort optimal, avec de multiples réglages électriques (à mémoire pour le conducteur) qui permettent comme sur toutes les voitures de même catégorie de se façonner une position de conduite sur mesure, aidée en cela par les réglages verticaux et longitudinaux de la colonne de direction. Que ce soit en tant que passager ou comme conducteur, on se sent tout de suite bien à bord, notamment aux places avant, dans un cocon chaleureux et spacieux, mixant pléthore d’équipements, éléments de luxe et sobriété très bavaroise.

La voiture est extrêmement silencieuse, à tel point qu’à 120 sur autoroute (et même un peu plus, avouons, les autoroutes portugaises sont belles et totalement désertes) on n’entend pas le moteur ni les bruits de roulement, seuls quelques turbulences aérodynamiques au niveau des rétroviseurs nous rappelant que nous ne sommes pas arrêtés.

Côté qualités routières, c’est carrément bluffant. Le travail sur le poids de la voiture se sent immédiatement, et dans les routes sinueuses de la vallée du Douro nous avions l’impression de conduire une voiture légère tant la précision des trains roulants et des suspensions actives confèrent un toucher de route exceptionnel dans toutes situations, la transmission intégrale assurant quant à elle un guidage très sécurisant y compris sur petite route humide. Du coup à l’aide de la boite de vitesse séquentielle à 8 rapports avec palettes au volant, une fois en mode Sport on se surprend à enchainer à un rythme soutenu en oubliant que l’on est à bord d’une berline plutôt bourgeoise dont la vocation première n’est pas vraiment de se taper la bourre entre kékés du dimanche.

Le moteur, discret à bas régime, se réveille quand on monte dans les tours et libère une sonorité qui rappelle presque celle d’un V8 un peu rageur, ce qui est bon pour votre moral mais fera dangereusement baisser votre stock d’adrénaline.

Nouvelle BMW Série 5 : vie à bord, services connectés, technologies embarquées

On ne va pas se mentir : toutes les marques premium ont allègrement franchi le pas de la digitalisation, de la haute technologie embarquée et des services connectés, avec il est vrai plus ou moins de bonheur. BMW est peut-être la marque qui a le moins communiqué sur le sujet (par rapport à d’autres dont on pourrait croire qu’elles ont presque inventé l’internet mobile), et n’étant pas un très grand connaisseur de la firme bavaroise, j’étais impatient et curieux de voir ce qu’il y avait en rayon.

Les amis, je n’ai pas été déçu. Que ce soit dans le domaine de la sécurité, du confort ou de l’info-divertissement, là encore on a droit à un sans-faute, avec une foultitude de services et détails savoureux qui rendent la vie à bord (et même hors-bord) extrêmement agréable.

Commençons par les aides à la conduite. Notre modèle d’essai « full specs » était doté de toutes les options dédiées à la conduite semi-autonome. En fait, quand on parle de conduite semi-autonome, c’est davantage un exercice de style lié à une certaine frilosité vis-à-vis de la réglementation et une obsession (louable) de sécurité absolue. Car notre 530d était parée de tous les dispositifs qui permettent d’en faire une voiture réellement « auto-pilot » : régulateur de vitesse intelligent, freinage automatique d’urgence, suivi de voie et braquage automatique des roues, y compris à vitesse élevée et dans les courbes serrées des autoroutes de la région de Porto, dépassement sur simple impulsion de deux secondes sur le commodo de clignotant. Et je vous passe tous les détails inclus dans le pack Advanced Safety, avec entre autres l’assistant de circulation à contre-sens, d’évitement et d’intersection, l’avertisseur d’angle mort et de franchissement de ligne avec protection active de collision latérale, l’assistant en embouteillages, l’avertisseur de trafic transversal avant et arrière ou encore
la protection active des piétons, pour ne mentionner que quelques lignes de la fiche technique au chapitre sécurité active. Ajoutez à cela la vue tête haute HUD Couleur, qui projette en surimpression sur le bas du pare-brise les données essentielles (navigation, limitation de vitesse, vitesse), et vous êtes au royaume du Zen automobile. Évidemment tous ces système sont débrayables si vous préférez vous occuper vous même de la voiture avec vos petits muscles, vos yeux et vos réflexes. Mais bon, pour les longue sessions routières, qui sont un peu la destination de ce genre de véhicule, ces assistances sont les bienvenues, tant elles évitent fatigue et stress, et sont un vecteur incontestable de sécurité augmentée.

Clé intelligente « BMW Display Key », parking automatique à distance, contrôle gestuel et vue 360

J’ai aussi enfin pu prendre en main la fameuse (et superbe) clé intelligente « BMW Display Key », dotée d’un petit écran couleur HD tactile qui affiche le statut de la voiture sur différents points et permet de commander ces derniers. Au menu, à l’aide de cette clé connectée d’une portée de 300 mètres, la possibilité de verrouiller à distance les portes et le coffre, d’activer le capteur de mouvement et l’alarme, d’agir sur l’éclairage, de voir l’autonomie restante ou encore de programmer la climatisation avant le départ.

Mais cette clé offre également une autre fonctionnalité : le parking automatique « Park Assist Plus ». Plus besoin de manœuvrer à bord de la voiture pour la garer, vous pouvez le faire à l’aide de la clé alors que vous êtes sorti de la voiture et à plusieurs mètres de celle-ci. La clé devient alors une sorte de télécommande miniature gérant les manœuvres de parking à votre place, y compris dans les espaces les plus restreints. Côté sécurité, la voiture n’obéira aux ordres de la clé que si vous activez une pression permanente et forte sur deux boutons situés en deux points différents qu’il est volontairement difficile de garder sous contrôle pendant très longtemps.

Enfin, le contrôle gestuel, qui a beaucoup intrigué les observateurs et les férus d’innovation en matière d’interface homme-machine lors de la sortie de la Série 7, est également disponible sur la 5. Il permet par exemple de régler le son du dispositif audio avec une simple rotation du doigt devant l’écran central, sans aucun contact, et de manipuler également la vision 360° de la voiture. C’est étonnant, ça fonctionne à condition d’avoir la main parfaitement en face du capteur, et on imagine que cela pourrait être étendu à de nombreuses autres commandes. Pour le moment on reste un peu sceptique sur la réelle pertinence et utilité de ce contrôle gestuel, même si certains pensent qu’il préfigure l’avenir des interactions en matière d’automobile. Wait and see.

On notera d’ailleurs au passage que BMW est finalement venu au tactile, non seulement sur le grand écran central de 10 pouces mais également sur les commandes de climatisation situées au pied de la console centrale, dont le rendu sur fond laqué noir est aussi superbe qu’étonnant du fait qu’on ne voit pas qu’il s’agit d’un écran; l’illusion de commandes mécaniques étant particulièrement bien pensée.

Autre fonctionnalité utile et étonnante : la possibilité de « voir » sa voiture à distance dans un rendu à 360°. Comment ça marche ? Comme de nombreuses autos de cette catégorie, la nouvelle Série 5 est dotée de plusieurs caméras dédiées à la sécurité mais permettant également d’avoir une « vue d’oiseau » (ou de drone) à la verticale de la voiture à 360 degrés afin de faciliter notamment les manœuvres de stationnement à bord. BMW a poussé plus loin le concept en utilisant ces caméras pour avoir une vue réelle de l’environnement similaire à celle d’un Google Street View, avec une meilleure qualité et pas de déformations. Puis le système a été relié à la connexion de la voiture. Résultat : à l’aide de l’application BMW Connected, vous pouvez à tout moment regarder ce qu’il se passe autour de votre voiture comme si vous étiez à bord, même si vous êtes à plusieurs kilomètres. Pratique pour surveiller l’environnement à distance afin de savoir s’il est temps de déplacer votre voiture. Pratique si vous vous trouvez sur le parcours d’une manifestation (donc très utile en France) ou en cas d’attaque nucléaire imminente (plus rare, sauf si la voiture est garée en Corée du Nord).

Enfin, les services connectés – toujours à l’aide de l’application – sont légion, comme par exemple la possibilité d’être averti sur votre smartphone de l’imminence d’un rendez-vous, avec prise en compte du temps de trajet en fonction de la circulation et envoi automatique de l’itinéraire sur le GPS de la voiture (à condition que vous ayez bien sûr renseigné l’adresse de RV dans vote agenda, car si la voiture est intelligente, elle n’a pas encore la capacité de lire dans le marc de café).

Un dernier mot sur le système d’info-divertissement : les services sur l’écran se présentent sous forme de pavés personnalisable interactifs dans lesquels on navigue par glissement. Notre modèle était équipé d’Apple Car Play, et c’est la première voiture parmi toutes celles que j’ai essayées qui permet de se connecter à Car Play sans fil via WiFi.

En conclusion

Si la réputation de qualité et de dynamisme légendaire des moteurs BMW n’est plus à faire, on reste toujours surpris par leur rendement, à tel point que le running gag entre essayeurs consiste toujours à dire que BM cache des chevaux et ne les déclare pas tous. C’est le cas avec le modèle 540i, qui avec « seulement » 340 chevaux, offre à l’aise des performances dignes de voitures bien plus puissantes.

Finalement la petite révolution de cette nouvelle génération de Série 5 se situe davantage dans les technologies embarquées au service de la sécurité et du confort et dans tous les services connectés et intelligents qui équipent cette voiture, pertinents, réellement utiles, et particulièrement bien conçus.

J’ailme

J’aime moins

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