Moteurs by Presse-citron

Infiniti Q50 : le premium non-conformiste

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Tous les amateurs de belles voitures « statutaires » ou « premium » ne sont pas forcément des fans de berlines allemandes. Pourquoi ? Parce-que les Audi, Mercedes et autres BMW peuvent paraitre un peu trop rigoureuses et austères aux yeux de certains. Et quand on parle de rigueur et d’austérité, la tristesse n’est jamais très loin, n’est-ce pas ?

Or haut de gamme ne doit pas forcément rimer avec ennui. Loin de moi l’idée de dire que l’on s’ennuie au volant d’une teutonne, mais bon admettons que cela puisse parfois manquer un peu de fantaisie, ou à tout le moins d’une certaine chaleur.

Il est une marque – non pas allemande mais nippone – qui semble avoir compris cela, et qui du coup propose une approche aussi esthétique que légèrement iconoclaste du premium. Cette marque c’est Infiniti. Après le succès d’image de l’incroyable SUV QX70, sorte de vaisseau extra-terrestre arrivé dans nos contrées pour bousculer les Porsche Cayenne et autres Audi Q7, c’est le segment des berlines moyennes du segment D qu’Infiniti cible à présent avec la Q50, une berline sortie fin 2013 et qui vient de bénéficier de l’arrivée d’une nouvelle motorisation quatre cylindres turbo.

J’ai eu l’occasion de l’essayer sur une petite journée lors d’un parcours mixte constitué d’autoroutes italiennes de la Vallée d’Aoste puis de routes de montagne, rapides, puis plus sinueuses, le tout nous menant de l’aéroport de Turin à la station de Cervinia, soit environ 150 kilomètres sans maréchaussée (et sans radars, si vous voyez ce que je veux dire).

De quoi titiller un peu la belle et lui faire sortir ce qu’elle avait dans le ventre.

Un moteur qui pousse… et qui miaule

Je passerai rapidement sur ce chapitre. La mode est au downsizing, et la Q50 n’y échappe pas puisque ce modèle intègre le premier quatre cylindres produit par la marque en lieu et place du six cylindres connu précédemment. Ce « petit » moteur de deux litres de cylindrée s’en tire cependant pas mal avec son turbo qui lui permet d’afficher 211 chevaux et d’abattre le 0 à 100 km/h en 7,2 secondes. Côté reprises c’est correct également. En revanche la sonorité n’est pas vraiment au rendez-vous et on a parfois l’impression d’être aux commandes d’une petite citadine que l’on pousserait un peu dans les tours : ça miaule davantage que cela rugit, et ce genre de son est assez inhabituel de la part de ce type de voiture.

Tenue de route et sécurité : sur des rails

Côté liaisons au sol cette voiture est étonnante tant elle gomme toute sensation, quelque soit le mode choisi, confort ou sport, à tel point que même dans les derniers lacets qui mènent à Cervinia parcourus à un bon rythme sur une chaussée humide il était difficile de savoir si l’on conduisait un modèle quatre roues motrices ou une propulsion (les deux étaient disponibles dans les voitures essayées et je n’avais pas vérifié avant de monter à bord). Les aides à la conduite sont nombreuses, avec évidement les classiques ABS et antipatinages, mais également la direction Direct Adaptive Steering et le système « steer-by-wire », un dispositif de commande de direction sans crémaillère mais uniquement par faisceau électronique inspiré de l’aviation, une première sur un véhicule de série (le système est quand même doublé par la classique crémaillère pour des raisons de sécurité et de norme obligatoire). Autre aide à la conduite, l’Active Lane Control à force et sensibilité réglables, qui « aimante » le véhicule à sa voie de circulation. Un dispositif sécurisant, certes, mais que j’apprécie moyennement tant il donne parfois l’impression paradoxale que le volant vous échappe.

Haute technologie et digital

Même si nous ne sommes pas insensibles aux performances, c’est souvent le sujet qui nous intéresse le plus : quelles sont les technologies embarquées et notamment l’info-divertissement et les options de connectivité qui équipent un véhicule. De ce point de vue l’Infiniti Q50 ne m’a pas déçu et l’on retrouve le riche niveau d’équipement de série des japonaises, augmenté de nombreuses options qui font dire que rien ne manque. Infiniti nous indique que la Q50 est le véhicule le plus personnalisable de sa catégorie avec 96 paramètres répartis sur 10 fonctions. Et effectivement si l’on veut s’attarder sur les différents réglages disponibles on pourrait certainement passer une ou deux heures à tout appréhender afin de personnaliser l’engin. Côté info-divertissement, j’ai particulièrement apprécié les deux grands écrans tactiles superposés de la console centrale du système Infiniti InTouch : LCD VGA 8 pouces et LCD VGA 7 pouces. L’écran supérieur, le plus grand, affiche la navigation GPS en 3D alors que l’écran situé en-dessous permet d’accéder à toutes les commandes de la voiture : multimédia, confort, climatisation, caméras anti-collision, etc. L’idée qui a présidé à ce choix : la navigation doit bénéficier de son propre écran afin de ne pas être coupée quand on utilise d’autres commandes. Ainsi vous pouvez connecter votre smartphone en BlueTooth, pendant que sur l’autre écran s’affichent en couleur et en HD les données de vos playlists musicales (titres, pochettes etc) qui jouent sur l’excellente sono BÔSE de la voiture. L’écran, dans sa qualité et la fluidité de ses commandes, rappelle celui d’un smartphone ou d’une tablette.

Offrant tout ce qui plait dans les smartphones et les tablettes, le Q50 permet de rester connecté. Emails, appels, navigation, medias sociaux, la nouvelle interface disponible sur Q50 offre un vaste choix d’applications avec une ergonomie similaire aux tablettes. Dénommé Infiniti InTouch, le cœur du dispositif est de série sur toutes les versions de Q50 (sauf navigation mais avec le double écran). Infiniti InTouch est aussi intuitif qu’un iPad et aussi pratique qu’un smartphone. Il intègre vie à bord et services on-line, le smartphone du conducteur faisant office de portail. Le système peut être opéré grâce au double écran tactile, au système de reconnaissance vocale, à une commande sur la console centrale et aux commandes au volant. Les applications préférées – Facebook, Twitter, le sport, les voyages et la météo par exemple – d’un smartphone peuvent être chargées sur InTouch de manière à rester disponibles en toute sécurité pendant un trajet. Infiniti a créé son propre app store baptisé App Garage, sur lequel les possesseurs de Q50 peuvent sélectionner parmi un large choix d’applications, choix qui ira grandissant au fil du temps. Le système peut intégralement être upgradé afin de bénéficier des dernières évolutions du logiciel et des applications.

Points clés d’InTouch (peut varier selon les marchés):

Confort sur-mesure et finition au top

Après 300 kilomètres à bord de la Q50, une chose est indéniable : c’est une voiture d’un confort exceptionnel. L’insonorisation est excellente, tant au niveau du moteur que des bruits aérodynamiques ou de roulement. Les sièges (cuir dans la version essayée) réglables électriquement jusqu’à offrir une position parfaite et mémorisable offrent un confort étonnant, qui s’explique par l’adoption d’une technologie « sans fatigue » issue des recherches de la NASA sur l’apesanteur.

La sono BÖSE et ses 14 haut-parleurs ainsi que le contrôle actif du bruit (ANC) font le reste et contribuent largement à l’ambiance cosy de la voiture et au côté salon roulant à tendance sportive. L’amortissement est souple tout en restant rigoureux et toutes les commandes sont particulièrement douces, avec notamment une direction très directe. Le régulateur de vitesse adaptatif intelligent complète ce tableau et rend les grandes distances particulièrement agréables. Notez enfin que tous les réglages que vous effectuerez sur la voiture peuvent être enregistrés dans la clé intelligente I-Key.

La vie à bord offre également de nombreuses options de personnalisation, que le Q50 saura reconnaître chaque fois que le conducteur ou la conductrice s’installera au volant. Suivant les versions, on pourra paramétrer et mémoriser sa position de conduite préférée (sièges, volant et rétroviseurs extérieurs), ses réglages de climatisation, ses itinéraires et options de navigation, ainsi que ses préférences relatives aux fonctions Infiniti InTouch de communication, information et info- divertissement. Les affichages à l’écran, la langue, la couleur, les photos et les raccourcis, sont également paramétrables. Le système se souviendra si l’on préfère des L/100 km à des mpg, des degrés Celsius à des degrés Fahrenheit, une pendule analogique à une pendule numérique. Ou l’inverse.

En conclusion

L’Infiniti Q50 a dans son viseur l’Audi A4, la Mercedes classe C ou encore la BMW série 3. Côté finitions, qualité perçue et confort, elle n’a rien à leur envier, et ferait probablement même mieux sur certains points, notamment en matière d’équipements et de personnalisation. On se sent bien à bord avec les matériaux inclus dans la finition cuir et aluminium Kacchu, et même si la voiture peut se révéler assez nerveuse en conduite sportive, tout est calme et volupté à son bord, avec un plaisir de conduite qui n’a pas été négligé. Concernant l’esthétique de la voiture, je considère (mais c’est mon goût personnel) que la ligne est une belle réussite, entre fantaisie et agressivité, avec ce côté cossu qui plaira sans doute à la clientèle américaine et un profil germano-anglais très personnel qui la distingue du lot des concurrentes de même catégorie.

Modèle essayé : Infiniti Q50 2L Turbo full options rouge « Venetian Ruby » boite séquentielle 7 rapports à palettes au volant, au prix catalogue de 55.880 euros. Prix de 34.915 euros à 56230 euros.

(données constructeur)

Le Q50 sur le site officiel Infiniti