Mission E : E comme électrique
Les rumeurs étaient nombreuses et, comme le dit le dicton, il n’y a pas de fumée sans feu. Porsche vient de dévoiler un concept qu’il faut interpréter comme étant sa riposte à la Tesla Model S : une berline avec 4 portes, 4 places, un look de Panamera épuré et effilé, le tout propulsé par 2 moteurs électriques de 44 kW (soit plus de 600 ch) de puissance combinée. L’architecture de la Mission E est similaire à celle de sa rivale directe : les batteries positionnées au niveau du plancher de la voiture permettent de dégager de l’espace dans le coffre et sous le capot moteur, tout en positionnant le centre de la gravité très bas, très avantageux pour le comportement du châssis.
Qui dit voiture électrique, dit problème d’autonomie et de temps de chargement démesuré.. théoriquement du moins. La Mission E n’est pas très contraignante sur ces points, puisque l’autonomie est annoncée comme supérieure à 500 km, et un temps de chargement relativement impressionnant de 15 minutes pour atteindre 80% de charge (soit une autonomie d’environ 400 km). Cette « performance » est obtenue grâce à une borne spéciale nommée « Porsche Turbo Charging » faisant appel à une tension impressionnante de 800 Volts. Là encore le principe est comparable à la technologie utilisée par Tesla pour ses Superchargers, ne délivrant quant à eux « que » 480 Volts.
Une autre technologie innovante du groupe VAG ne manque pas à l’appel sur ce concept : la recharge sans fil, ou plus précisément, par induction. Cette technologie permet de s’affranchir de la contrainte de brancher la voiture tous les soirs pour la recharger pendant la nuit. En revanche le temps de chargement est bien plus élevé qu’avec le Porsche Turbo Charging, mais l’objectif recherché est totalement différent.
Optimisation aérodynamique poussée pour améliorer l’autonomie
Outre une architecture légère devenue presque « banale » pour ce type de véhitype de véhicule, d’autant plus pour un concept-car, Porsche a énormément travaillé sur l’aérodynamique de ce concept (comme beaucoup d’autres concepts électriques présenté sur le salon), permettant ainsi de diminuer au maximum le Cx (coefficient de pénétration dans l’air) permettant ainsi d’optimiser la consommation électrique.
Un cockpit sportif, innovant et épuré
Quant à l’intérieur, on y accède avec une ouverture de portes antagonistes, sans montant central, qui ouvre sur un intérieurs lui aussi très épuré, avec 4 sièges individuels dérivés des sièges baquet et une console centrale qui s’étend entre les sièges avant jusqu’au tableau de bord, et ouverte dans sa partie inférieure. Le poste de conduite « intelligent », s’oriente en fonction de la position du conducteur de manière à être visible dans toutes les conditions, même lorsque le conducteurs se penche. L’écran est donc capable de d’incliner, et les cadrans de bouger sur ce même écran de sorte à être toujours visible. L’instrumentation se compose d’un écran OLED translucide et présente 5 cadrans bien spécifiques à Porsche regroupant chacun un type d’informations défini : Connected Car, Performance, Drive, Energie et Sport Chrono. Un système de suivi du regard basé sur une caméra identifie l’instrument regardé par le conducteur puis permet de naviguer au sein de ce dernier à l’aide des commandes au volant.
Le passager dispose quant à lui d’un écran dit « holographique », qui hiérarchise les différents menus par profondeur. Les actions principales sont pilotables avec des gestures sans contact (comparables à celle effectuées lorsque l’on utilise Kinect), quant aux actions secondaires, il faudra passer par l’écran tactile situé sur la console centrale.
Outre tout cet armada technologique spectaculaire, cette Porsche reste esthétiquement dans l’ADN d’une vraie Porsche, et c’est au final ce qui est le plus appréciable. Il n’y a quasiment aucun doute sur le fait que la Mission E annonce le design de la futur Panamera, mais qu’il annonce aussi et surtout l’arrivée de Porsche dans le monde des voitures électriques, d’une manière ou d’une autre. Tesla n’a qu’à bien se tenir !