Bien que la direction suivie par l’ensemble du groupe soit la même vers une transition électrique, des rivalités internes entre Audi et Porsche sont déjà en train de naitre.
Concurrence interne…
Le problème du groupe VAG est bien connu. Les multiples marques se chevauchent sur leurs positionnements respectifs, et fréquents sont les soucis de positionnement stratégique entre les différentes marques. Skoda pousse Volkswagen vers le haut, qui marche sur les pieds d’Audi, lui-même bloqué par .. Porsche. Visiblement, le groupe n’a pas tiré de leçons du passé. Contrairement à Volkswagen qui a bien défini la partie technique de ses futurs véhicules électrique de moyenne gamme, Porsche et Audi sont en désaccord sur le haut de gamme.
En effet, de chaque côté, les constructeurs travaillent sur leurs projets de voiture électrique. L’un avance sur le futur Q6, inspiré par l’e-tron quattro concept, tandis que l’autre se concentre sur la déclinaison de série de la Porsche Mission E. Bien que ces deux modèles soient de gamme équivalente, il semblerait que les deux constructeurs travaillent de manière totalement cloisonnée sur leurs projets respectifs. Autrement dit, aucun partage de technologie ne serait encore au rendez-vous au niveau de la plateforme, des batteries, ou des moteurs. Chose qui, pour le groupe VAG, expert dans le partage de pièces, est inconcevable, d’autant plus en temps d’économie financière.
…Bénéfique ?
Cette concurrence interne entre les deux marques les plus rentables du groupe est en quelque sorte encouragée. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que cela pousse les deux marques à repousser leurs propres limites pour proposer les produits les plus aboutis possible. Ceux qui en profitent sont sans conteste les consommateurs, ainsi que les autres marques du groupe. Bentley par exemple, utilisant actuellement la plateforme MLB de l’Audi Q7, qui a décidé de s’orienter sur la plateforme MSB de la dernière Porsche Panamera pour la prochaine Continental GT. Un autre exemple ? Lamborghini, qui utilise la plateforme de la R8 pour son Huracan, s’orienterait sur la plateforme de la Mission E pour concevoir sa future hypercar électrique Vitola
Les conflits d’intérêts mis de côté, quand les constructeurs arrivent à s’entendre et mutualiser leurs ressources, le résultat est plutôt probant. D’après les rumeurs, Audi opterait pour le 2.9 biturbo de la Panamera pour sa prochaine RS5. Cela serait alors une première pour Audi, qui ferait une croix sur l’usage de ses propres ressources motoriser l’un de ses modèles. Le secret de cette première résidait dans la cohésion voulue par Ferdinand Piëch, depuis l’arrivée de Porsche dans le groupe VAG en 2012, mais évincé depuis le DieselGate. Pour que l’histoire ne se répète pas, Matthias Müller aura fort à faire pour satisfaire toutes les parties et assurer un développement efficient entre les ces deux géants allemands.
Source : Autonews