Ces Q5 taille réduite, aux airs de voitures radiocommandées, servent à Audi et Here pour développer leurs technologies de « voiture autonome » sans conducteur.

Au mois de mars, suite à son rachat par le trio premium allemand, HERE et Audi organisaient l’Autonomous Driving Cup event. Le concours défiait des étudiants sur la conception d’un programme permettant de rendre autonomes des modèles réduits d’Audi Q5 à l’échelle 1/8. Fournissant les bases technologiques, HERE et Audi voyaient, par le biais de ce concours, le moyen d’améliorer leur technologie de pilote autonome.

Cartographie nouvelle génération.

Pour permettre aux voitures de prendre leur indépendance, une batterie de capteurs, radars et caméras en tout genre est indispensable. Néanmoins, pour circuler sur des parcours complexes (comprenez hors des autoroutes), nos véhicules ont besoin d’informations cartographiques beaucoup plus pointues. C’est ici qu’intervient HERE, qui, lors du CES 2016, nous présentait sa technologie HD Live Maps.

Cartographie HERE HD Live Maps

Cartographie HERE HD Live Maps

Ce système réunit une cartographie 3D extrêmement précise (tenant compte du nombre de voies sur autoroute, par exemple), et une mise à jour des données temporaires (position des véhicules, trafic…) en temps réel, grâce au cloud, collectées par les radars de chaque voiture autonome connectée au réseau HERE HD Live Maps. Les données mutualisées permettent aux véhicules d’avoir connaissance de leur environnement proche et à venir ; avec une précision de l’ordre du centimètre, et mis à jour chaque seconde.

Qui peut le plus peut le moins

Pour se rendre la tâche plus complexe – et tester le système jusqu’à ses limites -, les partenaires ont choisi de développer leurs technologies à échelle réduite. Le défi était important pour chacun des acteurs. Quant HERE devait, de son coté, réussir à atteindre une précision de localisation et déplacement au centimètre, Audi devait quant à lui miniaturiser l’ensemble des capteurs, radars, caméras et unité de contrôle à la taille d’une grosse voiture radiocommandée.

Pour s’en sortir, HERE a utilisé une technologie de GPS UWB (Ultra-Wideband, à bande ultra-large), permettant aux voitures miniatures de se localiser à 1 ou 2 centimètres près. Dixit un ingénieur HERE, cela correspond à un « GPS d’intérieur » Rappelons que la précision de nos GPS actuels se situe à l’ordre de grandeur du mètre près. Résultat, Audi et Here ont réussi l’exploit de permettre à des voitures à l’échelle 1/8 d’effectuer des manœuvres complexes, au centimètre près, de manière totalement autonome, et sans le moindre incident.

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Exemple pratique : Trouver une place de parking

Devant les journalistes, Audi et HERE ont fait la démonstration d’une manœuvre de parking autonome et coopérative. Dr Lars Mesow, ingénieur Audi, explique : « Le véhicule analyse le statut des zone stationnement connues (comme libres), et s’il trouve une place libre, la manœuvre de stationnement s’effectuera automatiquement à l’aide des différents capteurs. Il transfère ensuite les informations sur le Cloud et, en temps réel, les autres véhicules reçoivent une mise à jour les informant des endroits où se trouvent des places de parking libres. Les autres voitures peuvent ainsi utiliser ces informations provenant du Cloud pour, à leur tour, trouver une place de parking libre où stationner. »

Dr. Lars Mesow, Audi.

Dr. Lars Mesow, Audi.

Autrement dit, la voiture cherche une place de parking fondée sur les données reçues par la précédente, et sert d’éclaireur en mettant à jour ces données pour la voiture suivante. Lars précise au passage que la mise à jour des données en temps réelle coopérative fonctionne également pour d’autres types d’informations temporaires, telles que les travaux, panneaux de signalisation, et plus encore.

Audi et Here : sécurité avant tout.

La démonstration, assez spectaculaire et dont le d&déroulement n’a pas rencontré le moindre incident, laisse penser à une intégration rapide sur nos routes. Mais ce n’est pas encore pour tout de suite, et les partenaires ne donnent pas de date butoir pour une commercialisation de leurs technologies communes. Pour Lars, la priorité est la sécurité avant tout. La commercialisation interviendra lorsque le système sera vraiment prêt, et cela prendra le temps qu’il faudra. L’objectif étant de rendre le système plus sûr que l’humain, ce qui n’est à priori pas encore tout à fait le cas.

Lars précise également que pour atteindre ce dernier objectif, les équipes travaillent sur un « système dans le système », capable de « réfléchir » et prendre la meilleure décision possible dans des cas critiques, en l’absence de certaines informations théoriquement nécessaires au bon fonctionnement d’une manœuvre. Pour résumer, la dernière étape de développement (qui sera la plus complexe et la plus longue), est de donner une sorte d’intelligence et de conscience au système. L’Intelligence Artificielle est à notre porte…